Van Aert et Van Avermaet vaincus par plus fort: "Personne n'a été capable de suivre Bettiol"
Jusqu’à l’attaque de Bettiol, l’Anversois y a cru. Ensuite, il a dû s’accrocher. GVA reconnaissait la supériorité de Bettiol mais se montrait franchement déçu.
- Publié le 08-04-2019 à 11h00
Jusqu’à l’attaque de Bettiol, l’Anversois y a cru. Ensuite, il a dû s’accrocher.
Au moment où Wout Van Aert semblait en mesure de prendre la course en main, après avoir démontré durant la plus grande partie de la course facilité et aisance, le Campinois a calé, comme la plupart de ses adversaires, sur le Quaremont.
"Quand Bettiol a accéléré, j’étais à la limite", avoue le coureur de Jumbo-Visma. "La course avait été très dure jusqu’alors. Ça a démarré dès le Mur de Grammont. C’était loin de l’arrivée, à partir de ce moment, cela n’a plus beaucoup ralenti et dès la deuxième montée du Quaremont, il n’y a plus eu aucun répit. J’ai beaucoup souffert, mais je passais encore bien devant les difficultés, comme le Koppenberg par exemple. J’espérais encore que la course allait exploser, qu’on se retrouverait à quelques-uns devant. Mais est arrivée la dernière montée du Quaremont… Bettiol parti, je me suis accroché. Je ne peux pas décrire combien mes jambes faisaient mal sur le Paterberg."
Ensuite, le Campinois ne se faisait plus guère d’illusions.
"Malheureusement, il n’y a pas eu une véritable entente entre nous", dit Van Aert. "Ça a commencé à spéculer. Tout le monde semblait accepter, à 14 kilomètres de l’arrivée, qu’on roulait pour les places d’honneur. Moi, j’aurais aimé aller plus vite, mais je n’avais plus beaucoup de force dans les jambes. Je ne peux pas dire que c’est la pression qui m’a diminué. J’ai vraiment apprécié ma popularité tout au long de la journée. J’ai été super-encouragé du départ à l’arrivée."
Ce n’est qu’après l’arrivée que Van Aert a pris conscience de ce que son ami Mathieu Van der Poel avait réalisé.
"J’ai entendu pendant la course que Mathieu était tombé", dit-il. "Puis, soudain, il est revenu dans le groupe. Ce n’est que plus tard que j’ai vu les images de sa chute et de sa poursuite. Il a réalisé un fameux numéro. "
Comme Van Avermaet, Wout Van Aert entend tirer meilleur profit de Paris-Roubaix.
"J’espère être mieux la semaine prochaine", explique-t-il. "C’est vrai qu’aujourd’hui, je n’avais pas les jambes du week-end passé (NdlR : à Harelbeke et Wevelgem), j’espère que ce n’était qu’un jour moindre et pas que j’ai dépassé le sommet de ma forme. "
"Pas assez fort pour suivre Bettiol"
Greg Van Avermaet était franchement déçu de son résultat.
“Bettiol est parti et personne n’a été capable de le suivre, moi le premier”, avoue Greg Van Avermaet.
Sa treizième participation au Ronde n’aura donc pas été la bonne.
“J’ai encore essayé au Paterberg, j’ai tout donné du pied au sommet, seul Mathieu (Van der Poel) a pu me passer, dit-il. Malheureusement, alors que j’espérais qu’un petit groupe se forme, qu’on puisse partir à trois ou quatre à la poursuite de Bettiol et organiser la chasse, ce ne fut pas le cas. Il y a eu un petit écart, mais cela s’est regroupé. Ensuite, dans ce groupe d’une quinzaine d’hommes, cela n’a plus jamais roulé à fond. Il y avait sans arrêt des démarrages, mais personne n’a réellement essayer de rouler ensemble. À partir de ce moment, vous savez que vous roulez pour la deuxième place. Ce n’était pas mon job de ramener tous ces sprinters, Kristoff, Matthews… pour qu’il y ait un autre vainqueur et que je finisse sixième.”
Déçu de son résultat, Greg Van Avermaet l’est moins de sa course.
“J’étais parmi les trois, quatre plus forts, je l’ai vu et ressenti sur les côtes, je suis toujours passé parmi les premiers sur chaque sommet, mais je n’étais pas assez fort pour suivre Bettiol quand il est parti, répète-t-il. Je n’ai pu répondre à son démarrage que je n’avais pas prévu. Il m’a passé, j’étais surpris et impuissant. Mais personne n’a suivi non plus, cela veut dire que personne ne pouvait mieux. Je m’attendais plus à ce genre d’attaque de la part de Van Aert ou de Jungels et par rapport à eux, je me sentais prêt à répondre. J’avais perdu pas mal de forces dans la grande attaque sur le Mur de Grammont, qui finalement n’a rien donné…”
Greg Van Avermaet reconnaît pourtant sans problème sa défaite. Il ne cherche pas d’excuse.
“Le meilleur a gagné, dit-il. Dans ce cas-là, c’est toujours plus facile d’accepter sa défaite. L’an passé, Bettiol a couru avec moi, chez BMC. Ses résultats et prestations n’étaient pas exceptionnels, mais j’ai vu qu’il est bien plus affûté cette année. Il a sans doute mieux travaillé cet hiver que l’année précédente. On savait que c’est un talent, on aurait aimé le garder dans l’équipe, mais il a préféré retourner chez EF. Sa victoire est une surprise quand même, mais je le savais capable d’obtenir un top 10.”
Même s’il courra encore l’Amstel ensuite et, peut-être aussi, Liège-Bastogne-Liège, le champion olympique doit maintenant se tourner vers Paris-Roubaix, le seul monument qui figure à son palmarès.
“J’aurais préféré gagner ce Tour des Flandres, la course de mon cœur, termine Van Avermaet. Paris-Roubaix est évidemment une belle et grande course, je ne laisserai bien sûr pas passer une deuxième victoire, si elle se présente. Ce sera plus encore qu’ici, homme contre homme, avec les meilleurs qui émergent naturellement, même si la malchance peut jouer un rôle important là-bas.”